Blog d'information, d'observation, de réflexion et d'analyse en matière d'audit, du droit des entreprises, de fraudes économiques et financières Etant précisé que les textes applicables et professionnels concernés demeurent en toute hypothèse les sources privilégiées d'information et les intervenants référents. Jean Sliwa
23 Mai 2022
Toute entreprise, activité, est par nature sujette à des obligations et contraintes multiples et variées qui sont gérées et régulièrement examinées, en interne mais aussi extérieurement (les banques, les administrations, etc.). Hormis les aspects purement financiers figurant dans les bilans et comptes d’exploitation, en voici quelques-uns de ceux (liste non exhaustive) qui distinguent de même les entreprises dans leur organisation leur fonctionnement, leur comportement, leur situation à un moment précis, les mesures prises, dont cet examen et le suivi ne sont pas sans intérêt.
Le carnet de commande (état, situation, temps d’activités prévu, etc.)
La rotation des dirigeants
La rotation des personnels, globalement, par services, activités
La formation des personnels (nombre jours, heures, etc.)
Les rémunérations : salaires (amplitudes, médian, moyenne), primes, etc.
Le taux d’accident du travail, globalement, par activités
L'absentéisme pour cause de maladies et divers (nombre, périodes, ...)
Le taux de pannes, d’arrêts, des moyens de fabrication, de fonctionnement, de transport
Le taux de retours des marchandises livrées et reçues, de litiges
La fidélisation des fournisseurs et clients (rotation, durée, entrants, sortants, etc.)
Les impayés et le recouvrement (nombre, taux, litiges non solutionnés, …)
Le taux de contentieux, de sanctions
Les moyens de fonctionnement, de production (ancienneté, état, …)
Les dépendances et risques (capitaux, homme clé, brevet, matières premières, produits, fournisseurs, clients, facteurs politiques, statut réglementé, secteur aidé, etc.) : nature, situation, importance, etc.
Ces données peuvent être révélatrices d’une gestion et d’une situation actuelles sur certains points peu satisfaisantes, à l’origine de difficultés et de conséquences immédiates ou à terme nécessitant qu’il y soit remédié rapidement ou dans les meilleurs délais ou en tout cas que des mesures soient prises.
Prenons le cas du carnet de commande qui, dans les entreprises de production et de distribution, reflète davantage que les chiffres du bilan et du compte d’exploitation de fin d’année précédente au moment où l’audit est pratiqué ce qu’il en est de la situation présente de l’entreprise. Alors que précisément ces chiffres étaient des plus favorables ou en tout cas n'étaient pas sources d'inquiétudes.
Un taux de litiges, de retours de marchandises, de pénalités relativement élevé peut révéler des insuffisances en termes de personnel sur le plan quantitatif, en termes de qualification, de formation ou encore des incoordinations entre le donneur d’ordre et le prestataire. Comme dans un sens inverse l’insuffisance de formations le taux de litiges élevé.
Les dépendances auxquelles il est difficile d’échapper sont de fait pareillement, potentiellement, des situations à risques que toutes les entreprises connaissent, plus ou moins, encore faut-il à défaut de les supprimer, les appréhender et disposer en quelque sorte d’un plan B ou faire en sorte de les minimiser, d’éviter qu’elles ne dépassent certaines limites. Citons le cas des composants de certains produits qui peuvent très rapidement être en rupture d’approvisionnement, autres que ceux qui font la une de l’actualité. Ou encore le cas de l’homme clé, qui peut être par exemple un commercial, qui fait le bonheur de l’entreprise de par sa maitrise de la négociation dans une langue parlée rare.