Blog d'information, d'observation, de réflexion et d'analyse en matière d'audit, du droit des entreprises, de fraudes économiques et financières Etant précisé que les textes applicables et professionnels concernés demeurent en toute hypothèse les sources privilégiées d'information et les intervenants référents. Jean Sliwa
3 Juillet 2024
Les contrôles budgétaires, comment ça marche ?
Si les budgets de l’Etat sont déficitaires depuis 1974, ce n’est pas en tout cas, faute de contrôle.
Du Parlement, comme le mentionne le site Vie publique[1] :
« L’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, selon lequel "tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi […]", rappelle que c’est une mission essentielle et nécessaire pour le Parlement que de voter le budget et d’en contrôler la bonne exécution. Ce contrôle, qui s’exerce en cours d’exécution du budget et a posteriori, lors du vote de la loi de règlement a été renforcé par les dispositions de la LOLF ».
Ceux-ci sont notamment exercés par les membres des commissions des Finances des deux assemblées, qui peuvent :
Rappelant que la présidence des commissions est en principe assurée par un député ou sénateur de l’opposition.
L’exécutif, les administrations, les budgets et leur exécution sont aussi l’objet de questions des parlementaires, de missions d’informations ou de commissions d’enquête.
De la Cour des comptes, comme le précise le site Vie publique[2] qui en précise le contenu, la portée :
« Que ce soit au niveau local ou au niveau national, le contrôle va s’effectuer autour de trois axes principaux :
Ce contrôle ne doit jamais porter sur l’opportunité des choix de gestion ».
Par l’Inspection générale des Finances (IGF), dont les missions sont ainsi rappelées dans son dernier rapport d’activités :
« Depuis plus de deux cents ans, l’IGF exerce une mission générale de contrôle, d'audit, d'étude, de conseil et d'évaluation en matière administrative, économique et financière. Elle peut se voir confier des missions par les ministres de l’économie et des finances, seuls ou en collaboration avec d’autres ministres, et par le Premier ministre.
Elle peut aussi effectuer des missions à la demande d'autres autorités nationales, d'organismes publics, de collectivités territoriales ou de leurs groupements, de fondations ou d'associations, d'États étrangers, d'organisations internationales ou de l'Union européenne.
En 2023, l’IGF a réalisé 74 missions, dont 41 étaient des missions d’évaluation ou de conseil (dont 7 revues de dépenses et 3 revues de dépenses fiscales).
Les équipes d’inspectrices et d’inspecteurs des finances se constituent tout au long de l’année au gré des priorités du Gouvernement, de l’ampleur des missions et de la charge de travail de chacun. Ce mode de fonctionnement permet d’être réactif pour répondre aux commandes et contribue à une excellente connaissance mutuelle des membres de l’IGF et permet de croiser les regards sur les objets d’étude afin de tirer profit de l’expertise de chacun »[3].
Il est par ailleurs précisé que la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) prévoit « un dispositif de performance destiné à évaluer la qualité de la dépense de l’État. Répartis en trois catégories, les indicateurs de performance permettent de mesurer l’atteinte des objectifs définis pour chacune des missions et chacun des programmes du budget de l’État. Les objectifs d’efficacité socio-économique (57 % du total) répondent aux attentes du citoyen, les objectifs d’efficience de la gestion (26 %) informent le contribuable tandis que les objectifs de qualité de service (17 %) intéressent l’usager »[4].
Enfin, n’oublions pas les contrôles exercés au quotidien par les comptables des administrations, leurs gestionnaires, leurs hiérarchies, etc., aux différents niveaux, dont je peux témoigner qu’ils sont effectués avec rigueur et professionnalisme.
Les gestionnaires publics sont en effet les premiers concernés depuis toujours et plus encore, comme prévu dorénavant par l’Ordonnance du 23 mars 2022 relative au régime de responsabilité financière des gestionnaires publics[5].
Le nouveau régime mis en place tend à :
[1] https://www.vie-publique.fr/fiches/21904-quel-est-le-controle-du-parlement-sur-les-finances-de-letat
[3] https://www.igf.finances.gouv.fr/sites/igf/accueil.html
[4] https://www.budget.gouv.fr/reperes/lolf/articles/la-loi-organique-relative-aux-lois-de-finances-lolf
[5] https://www.vie-publique.fr/loi/284550-ordonnance-23-mars-2022-responsabilite-financiere-gestionnaires-publics